D’après la démarche DPA-PC - Yann le Bossé - Développer le pouvoir d’agir : une posture, une démarche, un chemin
✊ Nous vivons dans un monde complexe, mouvant, parfois écrasant. Pour beaucoup — et notamment les jeunes avec qui je chemine — cette complexité peut se transformer en paralysie. Alors, comment retrouver prise sur nos vies, nos choix, nos actions ? Comment remettre du mouvement là où tout semble figé ?
C’est ici qu’entre en jeu la démarche DPA-PC, conceptualisée par Yann Le Bossé. Une approche ancrée dans le réel, profondément humaniste, qui nous invite à créer les conditions pour que les personnes et les groupes puissent à nouveau exercer leur pouvoir d’agir.
🔍 Le pouvoir d’agir : une définition vivante
“C’est un processus par lequel des personnes accèdent, ensemble ou séparément (individuellement ou collectivement), à une plus grande possibilité d’agir sur ce qui est important pour elles-mêmes, leurs proches ou le collectif auquel elles s’identifient.”— Yann Le Bossé, 2012
On ne donne pas le pouvoir d’agir. On ne l’impose pas. On crée les conditions pour qu’il émerge.
🎯 Les enjeux : ce qui compte vraiment pour moi? pour nous?
Le pouvoir d’agir repose sur une question centrale : qu’est-ce qui compte vraiment pour moi, pour nous ? C’est une démarche qui s’ancre dans les enjeux de chacun-e : ce que l’on cherche à éviter, ce que l’on cherche à obtenir, ce que l’on ne veut plus subir.
Identifier ces enjeux est un préalable fondamental. Ensuite, le travail peut se structurer autour de trois axes majeurs :
- Identifier les obstacles concrets à l’action
- Nommer les marges de manœuvre possibles, négociables
- Construire ensemble des chemins d’action réalistes et choisis
Et puis… débriefer. Revenir. Ajuster. Continuer. Il s’agit d’une démarche itérative, c’est à dire que le chemin s’invente en même temps qu’il est emprunté.
🤝 Une question de posture
Accompagner selon la démarche DPA-PC, ce n’est pas seulement utiliser une méthode.
C’est adopter une posture :
- En reconnaissant la personne comme experte de sa propre vie
- En ne décrétant pas ce qui est bon pour elle, mais en le déterminant avec elle
- En co-construisant avec la personne, en tenant compte des réalités de chacun
- En interrogeant sans imposer
- Et toujours… en s’ajusant
Il ne s’agit ni d’injonction au changement, ni d’angélisme. C’est un chemin de réalités, de négociations, d’expérimentations.
📚 Un détour par la participation : 4 niveaux
Dans cette logique, la participation ne se décrète pas non plus. Elle s’incarne à travers des niveaux très concrets :
- L'information : je sais.
- La consultation : je peux donner mon avis.
- La concertation : mon avis a un retour, un impact.
- La co-production : je co-décide, j’agis avec, du début à la fin.
🧠 L’art du questionnement
Accompagner vers le pouvoir d’agir, c’est aussi maîtriser l’art du questionnement :
- Reformuler, faire préciser
- Questionner les évidences, les croyances
- Mettre en lumière les valeurs profondes
- Aider à faire des liens entre les expériences et les apprentissages
L’idée ? Éveiller le moteur intérieur et ne pas donner une direction toute faite.
🛠 Une approche ni idéologique, ni naïve
La force de la démarche DPA-PC, c’est son pragmatisme. Elle ne se fonde pas sur un idéal hors-sol, mais sur des situations concrètes, vécues, complexes.
Elle s’inspire d’une vision psycho-sociale de l’accompagnement, à la croisée des interactions et des réalités contextuelles.
Elle refuse la posture toute-puissante du professionnel prescripteur.
Elle refuse aussi l’abandon de toute responsabilité dans l’environnement.
Elle cherche un équilibre, une voie du milieu, entre :
- la logique de mobilisation collective, souvent militante,
- et la logique de remobilisation individuelle, parfois culpabilisante.
🌱 Une posture fertile
Accompagner avec cette approche, c’est travailler à la fois sur la reconnaissance, la négociation, l’accord sur ce qui compte vraiment, et sur la possibilité concrète d’agir.
C’est, comme le dit Paul Ricoeur, reconnaître que l’impuissance est une souffrance. Et chercher les moyens — réels, concrets — d’y répondre.
En conclusion
Le pouvoir d’agir ne se décrète pas, il se cultive. C’est un processus vivant, exigeant, fertile.
Et c’est ce que j’essaie d’explorer ici, avec toi, pas à pas.
👉 Tu veux réagir, partager une expérience, poser une question ? Tu peux m’écrire à l’adresse suivante : theodore.dhenain.pro@gmail.com
👉 Tu veux creuser ? D’autres articles viendront nourrir ce fil rouge, sur des thèmes comme la santé mentale, l’intelligence émotionnelle, la capacité à lâcher-prise, le sentiment de flow et d’alignement avec ses valeurs et ses aspirations profondes.
À très vite pour la suite ✌️